Musée de la Toile de Jouy

Bonjour,

Je suis présidente du club de patchwork de la petite ville de Naveil, juste à côté de Vendôme dans le Loir-et-Cher et de temps en temps, j’essaie d’animer notre club en proposant des Journées d’Amitié interclubs ou bien des sorties.

Jeudi dernier, j’ai eu le bonheur d’emmener 32 quilteuses (certaines accompagnées de leur époux) pour une journée culturelle qui tournait autour des tissus !

Ce post sera consacré à notre visite au Musée de la Toile de Jouy, à Jouy-en-Josas à l’ouest de Paris dans le département des Yvelines.

Qui ne connaît pas la Toile de Jouy ??

Le monde entier la connaît …. et nous l’envie !

Alors je vous propose de plonger dans l’univers de son musée et de découvrir les tissus originaux de cette manufacture !

Voilà ce que vous découvrez lorsque vous arrivez sur le site !

Vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir !

Un tableau de la manufacture telle qu’elle était en 1807, lors de la visite de Napoléon Bonaparte. Les ouvriers étendaient les tissus sur le sol et les laissaient sécher au soleil mais aussi à la lune pour les faire blanchir.

Gros plan sur cette belle indienne…. Lorsqu’on parle « Toile de Jouy », on pense tout de suite aux scènes monochromes mais il faut savoir que les tissus polychromes étaient beaucoup plus nombreux.
Rideaux
Portrait de Christophe-Philippe Oberkampf (1738-1815), merveilleux créateur de ces tissus, et génie de la communication car il avait tout compris sur la manière de commercer !

Commençons par les fameuses indiennes, étoffes par lesquelles Oberkampf a été fortement influencé et inspiré. Lorsqu’il s’installe à Jouy-en-Josas en 1760, il imprimera ces toiles de coton avec seulement 2 ou 3 couleurs et à partir de 1770, il lance des impressions plus luxueuses qui feront le bonheur des marchands parisiens…. et autres ! (jusqu’à la Maison Blanche à Washington DC).

Merveilleux palampore du 18ème..
La marquise de Pompadour, dernière maîtresse de Louis XV, a été l’un des plus fervents « sponsors » de ces toiles. Remarquez sa robe réalisée en tissus de Jouy.
Courtepointe réalisée à la seconde moitié du 18ème et imprimée à la planche de bois.
Gros plan sur le matelassage !
Isabelle notre guide devant les produits pour fabriquer les couleurs, la garance, l’indigo… une petite anecdote : on ne savait pas imiter le vert, alors les ouvrières se coupaient une petite mèche de cheveux qu’elles transformaient en pinceau et mélangeaient ainsi du bleu et du jaune pour créer un vert.
Habits ayant été portés par Oberkampf et son épouse. Le caraco que vous voyez sur la gauche, a certainement été coupé dans une robe (abimée peut-être ?) et transformé en gilet.
La technique d’impression à la plaque de cuivre est d’origine britannique mais elle s’exporte rapidement en France et Oberkampf va très vite l’adopter. Pour tailler une telle plaque, il faut environ 2 mois avec les outils ci dessous.
Gros plan. Cette technique permet de créer le clair-obscur. Le mordant retenu dans les creux de la surface gravée, imprime le dessin sur la surface de la toile.
Plus tard, grâce à ces cylindres, Oberkampf rentre dans la mécanisation et imprime jusqu’à 5000 mètres de tissu par jour (1797) et en 1805, on enregistre un record sur l’année de …. 40 000 kms de tissus imprimés !
Ma photo ne rend pas malheureusement justice à la beauté du tissu mais celui-ci était extraordinaire !
Toutes les pièces sont conservées derrière une vitre et sont protégées des rayons du soleil. Mais il faut imaginer un beau rouge/ oranger puissant. Notez le cœur des fleurs qui donne l’illusion de dentelle.
Les fameux monochromes que le monde entier nous envie. Ils pouvaient représenter les 4 saisons, la vie rurale de tous les jours ou bien, certaines batailles…

Très douce couleur de lavande sur ce morceau !
La période Napoléonienne. Oberkampf a été décoré de la Légion d’Honneur par Napoléon en personne lorsqu’il est venu visiter sa manufacture.
Certaines scènes retraçaient les batailles de l’Empereur.

J’arrive au bout de mon post et je vous partage un lien qui vous fera connaître le parcours de cet homme très visionnaire qu’était Oberkampf !

Nous, quilteuses et quilteurs, qui sommes amoureux de ces cotons et beaux imprimés, avons la chance de pouvoir les retrouver -à prix abordables- chez quelques designers comme la Maison Sajou ou chez Den Haan and Wagenmakers – Petra Prins.

N’hésitez pas à aller voir les sites !

Tissus de chez Sajou.

https://sajou.fr/fr/1252-tissus-sajou-au-metre-maison-sajou

Un exemple de reproduction parfaite de Christopher Wilson-Tate pour cette indienne sur fond vert olive. Sa collection est formidable ! Actuellement, sachez que Petra Prins sort une série de monochromes !

https://www.dutchquilts.com/

Si vous passez prés de Jouy-en-Josas, je vous invite vivement à visiter ce musée. Il est, je pense, un incontournable en France pour celles et ceux amoureux des tissus français.

https://www.museedelatoiledejouy.fr/

Je vous remercie pour vos visites.

Happy Quilting !

Cécile

10 réflexions sur « Musée de la Toile de Jouy »

  1. Merci pour la visite guidée. Très intéressant.
    Au Musée de la Marine de Port Louis (56), il y a de belles tenues en « indienne  » et l’histoire de ces tissus longtemps interdits. Les femmes les portaient en jupon sous la robe.

  2. Bonjour Cécile, c’est un musée que j’aimerais beaucoup visiter ! Pfff… j’espère que la boutique du musée est bien achalandée ! au moins la carterie…

  3. Merci Cécile pour ce partage de merveilles.
    Un musée que j’aimerais visiter. ..un jour
    Il y a quelques années j’ai découvert le musée d’impressions sur étoffes de Mulhouse , très beau et intéressant aussi .
    Dans la même veine que celui-ci.
    Bel après-midi.à toi.

  4. Que des merveilles, tous ces tissus anciens. Merci pour cette belle visite !
    J’y avais emmené les ligériennes quand j’étais déléguée FP, il y a une trentaine d’années.

  5. Merci beaucoup pour cette belle visite, un musée que je souhaite visiter depuis bien longtemps mais vraiment trop loin de chez moi hélas . Les tissus sont magnifiques et le lieu qui leur sert d’écrin est très beau aussi merci pour ce partage

  6. What a stunning tour – thanks for bringing us along too Cecile! Amazing prints and history. I hope I can visit in person one day. Fabulous!

  7. I loved every beautiful example. Thanks for sharing such stunning photos of the history of this fabrics. We are fortunate have some of these designs available today!

  8. Merci Cécile pour ce copieux reportage. J ai visite ce musée il y a longtemps, lors d une expo de patch a partir de tissus de Jouy, j ai le souvenir d un patch avec l atterrissage de la montgolfière et un autre avec du log cabin mais hexagonal…
    Depuis j ai vu des documents sur un ancien modèle oùl on voyait les différentes étapes de la fabrication et justement ces pinceautieres qui mouillaient leur ( pinceau) avec la langue sauf que le vert était a base d arsenic…. ( C est d ailleurs pour cela que cette couleur était interdite au théâtre, on disait qu elle portait malheur…)

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